Les fumées de cuisson tuent. Plus précisément les moyens de cuisson. Bois, charbon, gaz : ils émettent des particules nocives qui sont mises en cause dans des millions de décès par an, notamment chez les femmes et les enfants des pays défavorisés.

Nous allons donc voir ensemble pourquoi les fourneaux de mauvaise qualité sont en lien avec près de 7700 décès par an au Sénégal,  132000 au Nigéria ou encore 811000 en Inde. Et nous allons vous expliquer comment vous préserver de cela avec 4 conseils simples qui peuvent potentiellement vous aider à rester en bonne santé.

Le problème de la pollution de l'air intérieur

On estime que 3,2 millions de décès par an dans le monde sont dus à la pollution de l'air intérieur, dont 237000 enfants de moins de 5 ans.

Et ceci est un phénomène qui se retrouve dans tous les pays du monde. De ce fait, les solutions que nous allons vous proposer vous aideront quel que soit l'endroit où vous habitez.

Par exemple, l'association médicale américaine a déclaré que la cuisine au gaz augmentait la pollution de l'air des logements et augmentait le risque d'asthme, notamment chez l'enfant.

Dans l'union européenne, on estime que le gaz de cuisson est responsable de 700000 crises d'asthme par an. 

Mais il est vrai que les pays les plus touchés sont en Asie et en Afrique. Faisons un focus sur l'Afrique, car il s'avère que les femmes et les enfants y sont particulièrement vulnérables. Effectivement, la première cause de pollution de l'air intérieur est la cuisine et ils y sont le plus exposés.

Aussi, si on se rappelle, en simplifiant, que les modes de chaleur les plus problématiques sont le charbon et le bois, puis le gaz, puis l'électricité, eh bien c'est en Afrique que les populations utilisent les sources les plus dangereuses. Par exemple, en France, 100 % des ménages utilisent du gaz ou de l'électricité. Ce taux descend à 67,9 % en Inde. Mais il se retrouve à environ 24 % au Sénégal ou encore à 0,9 % au Mali. 

Mais quels peuvent être les problèmes liés à cette pollution de l'air intérieur ?

Tout d'abord des problèmes respiratoires. Comme nous disions plus haut, rien que le gaz est mis en cause dans près de 12 % des crises d'asthme.

Pour donner une image claire, il faut considérer que les personnes exposées aux particules de cuisson se retrouvent dans la situation de quelqu'un qui inhale de la fumée de cigarette, avec les conséquences dont nous avions parlé dans notre article sur le tabac.

Le lien entre les fumées de cuisson et les problèmes respiratoires n'est plus à démontrer. Au point qu'en Afrique, on estime que 44 % des décès par pneumonie des enfants de moins de 5 ans est lié à des fourneaux inefficaces.

Il y a aussi des pathologies neurologiques qui sont suspectées, mais qu'il faut encore démontrer. Les particules de fumée entrent en interaction avec les nerfs et peuvent potentiellement entrainer une dégénérescence.

Nous voyons donc que nous sommes devant un problème grave, probablement sous-estimé.

Mais nous avons 4 solutions à proposer pour réduire le risque de cette pollution.

Tout d'abord, si possible, choisir une source moins polluante. On rappelle que le charbon est pire que le bois, qui est pire que le gaz, qui est pire que l'électricité.

Mais malheureusement, tout le monde n'a pas la capacité financière voire l'accès à une meilleure source pour la cuisson. Une alternative serait de choisir des fourneaux plus efficaces, qui produisent donc moins de particules. Dans certains pays, des associations ou des entrepreneurs mettent en place des systèmes beaucoup moins polluants. Il est important de mettre ces initiatives en lumière.

Dans tous les cas, la 3eme solution doit être mise en place : c’est le fait de ventiler les pièces de cuisson. Aérer est le mot-clef. Il y aura, du coup, une grande différence entre cuisiner à l’extérieur ou dans une pièce complètement fermée. Alors il faut chercher à optimiser les solutions intermédiaires. Noter d’ailleurs que si vous êtes équipés d'une hotte, il ne faut pas oublier de l'utiliser.

Enfin, éloignez les petits enfants de la zone de cuisson. Notamment ceux qui ont des problèmes respiratoires.

Il y a plusieurs petits moyens d'améliorer la ventilation d'une cuisine. Par exemple, en faisant 2 ouvertures à la pièce dans des coins opposés.

Si vous avez des conseils à partager, faites-en profiter la communauté en commentaire ou sur notre forum de santé ouvert à tous.


Références 

https://www.ama-assn.org/system/files/a22-refcmte-d-report-annotated.pdf : Page 16

https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/household-air-pollution-and-health

https://www.who.int/data/gho/data/indicators/indicator-details/GHO/household-air-pollution-attributable-deaths

https://respire-asso.org/wp-content/uploads/2023/01/FR_Final-EU-Gas-Report-Phase-I.pdf