Et si la COVID donnait une maladie au long cours ? De plus en plus de données vont dans le sens de signes liés à une infection au SARS COV-2 et qui restent pendant plusieurs mois. Du fait d’un manque de recul, il est encore difficile d’avoir une vision claire sur ce phénomène. Mais un grand nombre d’articles corroborent cet état. Alors plusieurs questions se posent. Notamment sur les causes de cela. Et surtout combien de temps peuvent persister ces signes ?

Oui, il semble bien y avoir des COVID persistants….

On parle de signes persistants lorsqu’ils sont encore présents à distance de l’infection, habituellement plus de 3 mois. Quand on parle de durée d’une infection, il faut savoir de quoi on parle. On peut estimer la durée pendant laquelle on porte le virus ou la durée pendant laquelle on a des signes. On considère habituellement que la durée de la COVID est d’environ 12 jours, avec une grande hétérogénéité. Des études ont donc montré que des patients gardent des symptômes plus de 6 mois après le début des symptômes.

Les signes rapportés sont surtout de la fatigue, des maux de tête, des troubles de l’odorat, des troubles respiratoires, des douleurs musculaires. En y regardant de plus près, il semble que la variété des signes est grande. On peut retrouver encore des troubles digestifs, des troubles du sommeil, de l’anxiété ou de la dépression. Cette variété de symptôme rend le diagnostic et donc le suivi encore plus compliqué. 

Est-ce que cela est fréquent ?

Une étude récente a créé l’émoi en rapportant que 76 % d’une large cohorte de patients atteints de la COVID présentaient au moins un signe de COVID long à 6 mois. Mais si cette étude est pleine d’enseignements intéressants, il faut remarquer que l’on parle de patients ayant présenté une forme sévère de la maladie. Il est donc difficile de savoir si ces signes sont réellement un covid long, ou des séquelles d’une complication ou encore d’une prise en charge en réanimation.

Sachant que la majorité des cas de COVID sont modérés et ne nécessitent pas d’hospitalisation, il faut rechercher la fréquence de ces symptômes prolongés sur une population plus large. De ce fait, les données tendent à montrer que c’est plutôt environ 1 patient sur 10 après 3 mois, et donc probablement moins après six mois.

Mais le constat est probablement plus rassurant qu'il n'y parait

Il est bon de rappeler que des signes prolongés, notamment la fatigue, ne sont pas exceptionnels dans les maladies virales. En cela, la COVID n’est pas différentes d’autres infections. 

Il nous faudra plus de recul pour savoir comment les signes évoluent avec le temps. Mais nous des études sont en cours dans plusieurs établissements français qui nous aideront à mieux nous rendre compte de ce phénomène.

Une bonne nouvelle pour les patients est que le COVID long est en passe d’être reconnu et pris en charge comme une maladie en tant que tel, ce qui devrait aider leur prise en charge et, espérons-le, leur traitement.