La cigarette électronique, appelée aussi la vapote, est un dispositif portable qui permet de bruler un liquide et créer une fumée à inhaler. Ce liquide peut contenir de la nicotine ou bien des parfums. Lorsqu’il contient de la nicotine, il s’avère être une alternative de la cigarette, avec l’objectif d’apporter moins de produits toxiques que le tabac.

Une question s’est posée dés la démocratisation de ces vapotes : est-ce qu’elles peuvent aider à arrêter la cigarette ? En effet, les effets délétères du tabac sur la santé sont maintenant bien démontrés. Donc les moyens qui permettent de réduire voire d’arrêter son accoutumance présentent un potentiel positif pour le corps. Encore faut-il pouvoir démontrer que la vapote est efficace.

Qu’est ce que la cigarette électronique ?

La cigarette électronique est apparue il y a maintenant une quinzaine d’année. D’abord confidentielle, son essor a été continu, déjà aux Etats-Unis, puis de façon mondiale. Sur ses chiffres les plus récents, datant de 2017, Santé Public France estimait à 3,8 % la proportion des 18-75 ans qui vapotaient, et 2,7 % pour ceux qui le faisaient quotidiennement. Mais ces chiffres semblent plus élevés maintenant.

Ce dispositif a changé de forme avec le temps. Les premiers modèles avaient le design d’une cigarette. Puis on a évolué vers un outil très différent avec une taille de recharge plus importante. Les dernières générations permettent de réguler le taux de nicotine que l’on souhaite.

Comment démontrer que la e-cigarette peut empêcher de fumer ?

L’idée a donc été d’étudier si des patients prenant la cigarette électronique arrêtait plus souvent la cigarette comparée à rien ou comparé à d’autres thérapeutiques : des substitutifs type gomme à macher, des médicaments anti-addiction comme le varenicline (Champix), un soutien comportemental. Il s’avère que les taux d’arrêt du tabac de façon autonome sont bas, de l’ordre de 5% après un an. Les thérapeutiques classiques permettent de multiplier ce taux de succès par 3 à 4, pour arriver autour des 15-20 %.

Certaines études ont donc recherché la place de la e-cigarette dans cette stratégie.

En théorie, la vapote a des avantages : le fumeur retrouve le geste et le rituel du fumeur.  De plus on sait que l’activation par la fumée de capteurs sensoriels situés dans la gorge contribue au plaisir de la cigarette, ce que l’on garde avec la vapote.

Des études de différents types ont été réalisées à ce sujet, avec des résultats mitigés. Il y a donc eu, comme c’est fréquent dans ces cas-là, une analyse de la globalité des résultats : une méta-analyse.

Ainsi, il semble que la cigarette électronique permet un meilleur taux d’arrêt de la cigarette à 6 mois que les substituts nicotiniques. Ce taux d’arrêt va de 14 à 44 % selon les études. Mais il est moins bon en comparaison avec le varenicline (Champix). Les effets indésirables (nausées, allergie, irritation locale) n’étaient pas plus importants avec la cigarette électronique, sans effets indésirables considérés graves.

L’arrêt du tabac est plus certain lorsque la cigarette électrique comporte de la nicotine.

Il semble donc que la cigarette électronique permette un arrêt de la cigarette de façon plus efficace que les substituts et que le soutien comportemental. La conclusion est moins claire en comparaison avec le varenicline (Champix). La vapote à la nicotine est meilleure que celle sans nicotine.

La e-cigarette : une bonne solution pour arrêter de fumer ?

On voit que les résultats sont encourageants dans le sens que la e-cigarette peut aider à arrêter de fumer. Mais il reste des zones d’ombres qui vont nécessiter plus d’études et plus de recul. On sait notamment que, si la e-cigarette est moins délétère que la cigarette, il s’installe une accoutumance à ce dispositif, ce qui n’est pas pareil que de cesser toute addiction. Puis le taux d’arrêt du tabac a tendance à se réduire dans le temps : des personnes reviennent donc à la cigarette malgré cela.

En fait, on voit là un point crucial de beaucoup d’études, quel que soit la thématique :  après avoir vu les résultats dans des groupes importants, il faut revenir au niveau d’un individu. Si vous décidez d’arrêter de fumer, vous avez un grand nombre d’outils. Parmi ceux-là, la cigarette électronique a pris sa place. Avec ses avantages et ses inconvénients. Elle sera la bonne solution pour certains et pas pour d’autres.

Une autre question va se poser : est-ce que, si l’efficacité de ce dispositif est appuyée par encore plus d’études, certains industriels en France vont réussir à la faire passer de bien de consommation à dispositif médical ? A surveiller….