L'INFECTION NOSOCOMIALE

La connaissez-vous vraiment ?

L’infection nosocomiale est une pathologie dont on entend parler, mais qui porte une réalité parfois mal connue. Il est important de comprendre ce qu’elle est afin de la reconnaitre et mettre en place un traitement adapté au plus vite.

 

Qu’est ce qu’une infection nosocomiale ?

 

L’infection nosocomiale est définie comme une infection :

-          qui survient dans un établissement de soins,

-          qui n’était pas présente à l’admission du patient,

-          qui survient plus de 48 heures après l’admission.


Elle se distingue de ce que l’on appelle une infection liée aux soins en cela qu’elle survient dans l’enceinte d’un établissement de santé.

 

Leur nombre a baissé beaucoup ces vingt dernières années. Nous arrivons à un pourcentage d’environ 5% des hospitalisés. Bien sûr ce chiffre va dépendre du terrain du patient et du service pris en compte. On aura plus de cas d’infections nosocomiales dans les services de médecine, et notamment lorsqu’ils prennent en charge des patients fragiles ou âgés. Au contraire, on aura moins de cas lors de prise en charge ambulatoire, c’est-à-dire sur la journée, ou lors de gestes de chirurgie où des précautions d’asepsie sont prises. Par exemple, en chirurgie, les meilleurs services d’orthopédie à obtenir moins de 0,5% d’infections nosocomiales.

 

Comment attrape-t-on une infection nosocomiale ?

On peut attraper une infection nosocomiale dans des situations très variées. Mais il y a quelques contextes récurrents.

Tout d’abord si mes défenses naturelles ont été mises à mal par des médicaments, comme des immunosuppresseurs ou une maladie. C’est pourquoi le patient dit fragile est plus enclin à ce type de complication.

Lorsque j’ai reçu un traitement antibiotique : cela sélectionne des bactéries plus résistantes au traitement.

Ensuite si on m’a mis en place un dispositif médical, comme une perfusion, une sonde urinaire, un cathéter.

Lorsque j’ai été opéré, la plaie chirurgicale peut permettre aux microbes de rentrer.

Lorsque j’ai été mis en contact avec des patients porteurs d’une pathologie qui peut être transmise. Actuellement, on parle de beaucoup de cas de COVID qui ont pu être contractés à l’hôpital, faisant du COVID une cause d’infection nosocomiale.

 

 

Est-ce que c’est grave ?

Les données de Santé Publique France estiment la mortalité des infections nosocomiales à 7%. Mais une statistique pour un individu ne veut rien dire.

 

Il n’est pas pareil d’avoir une infection sur une sonde urinaire qu’une infection après une chirurgie lourde, ou lorsque l’on prend des médicaments qui fragilisent le système immunitaire.

Les infections nosocomiales sont la 4e cause de mortalité dans les hôpitaux.

Devant tout cela, on peut considérer que c’est une infection potentiellement grave. Cela justifie toutes les règles prises pour diminuer leur incidence et leur gravité.

 

Est-ce que l’infection nosocomiale est la faute du médecin ?

Ceci est une question difficile. Car il peut sembler évident que, puisque l’infection nosocomiale intervient lors d’une prise en charge de soin, les soignants y jouent un rôle. Mais dans le même temps, si le patient est hospitalisé, c’est bien qu’il nécessite des soins. Alors, charge à l’équipe médicale de mettre en place les procédures les plus strictes pour éviter les complications du soins. Mais on sait que, même en faisant tout bien, le risque nul n’existe pas.

De plus, on se rend compte que les soins deviennent de plus en plus complexes, sur des terrains toujours plus lourds : l’avancée de la technologie nous permet de soigner des patients de plus en plus fragiles, là où il y a quelques années, nous n’avions pas de solution à leur proposer. Ceci est une chance. Mais cela rend aussi les complications fréquentes.

Alors, selon les cas, on peut naviguer entre une vraie responsabilité et un aléa thérapeutique. Les expertises sur les dossiers d’infections nosocomiales peuvent conclure sur une responsabilité médicale. Mais aussi sur une absence de responsabilité. Auquel cas, un organisme national existe pour indemniser le patient au titre de la solidarité nationale.

 

Comment éviter les infections nosocomiales ?

 

La prévention des infections nosocomiales est l’affaire de tous. Pour cela, on retrouve dans les services :

-          Une équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière,

-          Des procédures spécifiques pour chaque geste technique,

-          Une hygiène de tous les instants, notamment au niveau des mains,

-          L’éviction de gestes invasifs inutiles,

-          Pas d’antibiotiques inutiles,

-          En cas d’opération, les procédures d’hygiène au bloc opératoire sont encore plus strictes,

-          Les chirurgiens et les anesthésistes travaillent ensemble pour que ma récupération soit la plus rapide possible car moins je suis fragile, moins je reste à l’hôpital et moins je peux être attaqué par un microbe.

Quels sont les symptômes des infections nosocomiales ?

De façon générale, les symptômes des infections nosocomiales sont ceux de l’infection. On pourra donc retrouver de la fièvre, malaise, tension artérielle basse, fréquence cardiaque élevée, respiration accélérée, frissons, troubles du comportement.

On trouvera aussi des signes correspondant au site de l’infection: mal au ventre, difficultés respiratoires, miction douloureuse, diarrhées.

Dans les cas d’infection après chirurgie, on peut retrouver des signes au niveau du site de l’opération, comme une cicatrice rouge, douloureuse ou purulente.

 

Comment se traite une infection nosocomiale ?

Le traitement se base sur deux grands principes :

-          Un traitement antibiotique adapté à la cause,

-          Le contrôle de la source de l’infection : retrait d’un cathéter, retrait ou changement de la sonde urinaire, lavage articulaire, voire retrait d’un matériel chirurgical.

 

Je tombe malade après être rentré de l’hôpital. Est-ce une infection nosocomiale ?

L’infection nosocomiale est par définition une infection absente à l’admission à l’hôpital et qui survient pendant l’hospitalisation. Mais on peut en voir les effets jusqu’à après la sortie. Classiquement jusqu’à 48 heures après l’hospitalisation. Ce délai est prolongé à 30 jours en cas d’intervention chirurgicale et d’un an en cas de mise en place de matériel étranger.

 

 

 

 

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