LA MALADIE DE WILLEBRAND

Une cause fréquente pathologie familiale

La maladie de Willebrand est une atteinte génétique qui a pour conséquence une anomalie de la structure ou de la fonction du facteur de Von Willebrand (VWF), un facteur de la coagulation. Cela a des conséquences pouvant aller jusqu’à une coagulopathie sévère, c’est-à-dire un mauvais fonctionnement du système de coagulation du sang. La maladie de Willebrand est le plus souvent asymptomatique. Malgré tout, c’est l’une des maladies de l’hémostase les plus fréquentes. Il est donc important de connaitre son existence, pour se préparer au mieux à un geste invasif comme une chirurgie, ou pour des raisons de dépistage familial.

 

 Qu’est-ce que le facteur de Willebrand ?

Lorsqu’un vaisseau sanguin est lésé, le système de coagulation permet sa réparation. Dans la cascade d’évènements qui se déroule, le facteur de Willebrand (VWF) a pour fonction de faciliter la liaison des plaquettes à la paroi et des plaquettes entre elles. Il a donc un rôle primordial dans la formation de ce que l’on appelle le clou plaquettaire, le tissu qui va colmater la brèche sur le vaisseau sanguin. Il est à noter que le VWF va aussi se lier à un autre facteur de coagulation, le facteur 8, et en cela jouer un rôle essentiel dans sa durée de vie. Cela va avoir un impact dans la maladie de Willebrand et son diagnostic.

La quantité de facteur de Willebrand peut varier du fait de plusieurs facteurs, sans conséquence notable. C’est pourquoi on peut retrouver des taux plus bas chez les patients de groupe sanguin O, alors qu’inversement les taux sont plus élevées durant la grossesse ou chez quelques populations ethniques.

 

Un diagnostic qui n’est pas si simple

Nous disions que l’on parle de maladie de Willebrand lorsqu’il y a une malformation génétique a pour conséquence une anomalie de la structure ou de la fonction du VWF. La difficulté est que les conséquences cliniques sont nombreuses et que son taux peut être modifié par plusieurs facteurs. Donc il n'est pas simple de statuer sur la présence ou non de la maladie devant un dosage du VWF anormal.

La première chose à faire devant une susspiccion est de rechercher des manifestations cliniques en faveur de la maladie :  épisodes d’hémorragie spontanée ou durant un geste invasif (avulsion dentaire, chirurgie, accouchement), règles abondantes, anémie chronique, hématomes fréquents. Ceci doit être recherché aussi bien chez le patient que dans sa famille.

Concernant les tests biologiques, on va dans un premier temps doser la quantité de VWF ainsi que son activité, c’est-à-dire sa capacité à agréger les plaquettes, cela par différentes méthodes.

Enfin on peut faire une analyse moléculaire du gène et donc rechercher directement l’anomalie génétique. Mais cela se fait par peu de laboratoires et ce n’est pas pour tous les patients. De plus, il arrive que l’on ne retrouve pas l’anomalie en cause même devant un cas avéré. 

Dans le cas où une maladie de Willebrand est confirmée, on pourra réaliser un test à la desmopressine. Ce médicament permet d’augmenter la quantité de VWF en circulation dans certaines formes. Donc, quand le patient est répondeur à cette molécule, c'est un traitement de choix.

Bien évidemment il faut rajouter dans le diagnostic l’enquête familiale.

En fonction de toutes ces données, on va classifier la maladie selon 3 types principaux. Le type 1 lorsqu’il y a un déficit quantitatif bas mais de façon modérée. Un type 3 lorsqu’il y a un déficit quantitatif sévère. Enfin, un type 2 lorsqu’il y a une anomalie de la qualité du VWF. Il existe aussi des sous-groupes à ces 3 grands types. 

Le nombre de patients atteints par la maladie de Willebrand est estimé entre 30 et 125 patients par million d’habitants. Quant aux formes sévères, on parle de 0,5 à 5 patients par million. 

 

Un traitement qui est la plupart du temps symptomatique

Il n’y a que dans de rares cas de formes sévères qu’un traitement au long cours est nécessaire. La plupart du temps, un traitement est mis en place lorsqu’un geste invasif est prévu (chirurgie, accouchement). Dans ce cas-là on utilisera préférentiellement la desmopressine si le patient est répondeur. Sinon, on peut apporter du facteur de Willebrand par injection. Le problème principal de ce traitement étant son coût élevé.

Dans les formes modérée, l’abstention thérapeutique est possible, ou l’utilisation de traitements adjuvants, comme l’acide tranexamique qui favorise la coagulation.

 

Une maladie qu’il convient de connaitre

La maladie de Willebrand est donc une pathologie qu’il faut discuter devant des symptômes d’hémorragie. Surtout, en cas de confirmation, elle doit faire réaliser une enquête familiale. Il est important de ne pas la méconnaitre pour se prémunir d’un accident hémorragique lors d’un geste invasif. Si des cas sévères existent, elle n’entraine pas de signe la plupart du temps.

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