Comprendre l'endométriose

Une maladie qui mérite plus de lumière

Si ce qu’on appelle le tissu endométrial est la muqueuse qui tapisse l’utérus, l’endométriose est une maladie où on retrouve ce tissu en dehors de l’utérus. On dit alors qu’il est en situation ectopique.

C’est une maladie fréquente puisqu’elle touche entre 1,5 et 2,5 millions de femmes en France, soit près de 10% de celles en âge d’avoir un enfant. Il est probable que ce chiffre soit sous-estimé.

Les symptômes de l’endométriose sont variés, même si on retiendra notamment la douleur qu’elle peut engendrer.

 

Pourquoi l’endométriose ?  

Si le nom endométriose est connu depuis 1920 et les travaux de Sampson, on retrouve des traces de cette maladie dans des travaux datant  de la fin du 17e siècle ! Malgré ce recul, il est toujours difficile de comprendre comment elle se développe.

La théorie la plus anciennement adoptée est celle du reflux de sang menstruel : le sang des règles va dans la cavité abdominale par les trompes et entraine avec lui du tissu endométrial qui ira se développer dans des endroits inhabituels. Mais d’autres théories ont émergés. On peut parler par exemple de la théorie de la métaplasie, ou la transformation d’un tissu différencié en tissu endométrial. Ou encore la théorie de la métastase bénigne, où des cellules s’échappent par les canaux lymphatiques ou les vaisseaux sanguins.

Dans tous les cas, il semble claire que ces ectopies - qui peuvent se retrouver dans des endroits aussi variés que la profondeur de la paroi de l’utérus, la cavité abdominale, les ovaires, le rectum, voire les poumons ou le cerveau – créent une inflammation locale. Celle-ci est dépendante des hormones, d’où la variation en fonction des cycles menstruels.

Au total, on peut considérer qu’il y a plusieurs phénomènes différents qui peuvent emmener à parler d’endométrioses avec une pluralité de causes et de conséquences.

 

Les douleurs : un symptôme fréquent, mais pas le seul

Une difficulté du diagnostic de l’endométriose est que ses symptômes sont variés. On va souvent parler de douleur. Mais quelle douleur ? Celle-ci peut varier selon la localisation des lésions, mais probablement aussi du mécanisme.

On va parler souvent de douleurs du bas ventre récidivantes, ou algies pelviennes chroniques. Ces douleurs peuvent apparaitre en dehors des règles, pendant les menstruations (ou parlera alors de dysménorrhées), pendant les rapports (ou dyspareunie). La localisation aussi est variable.

Mais d’autres symptômes sont possibles. Des troubles d’allure digestifs, comme des ballonnements, des constipations, des diarrhées. Des troubles urinaires, qui peuvent d’ailleurs faire passer une endométriose inconnue pour des infections urinaires à répétition. Les symptômes peuvent être aussi plus généraux avec de la fatigue, voire de la dépression.

Il y a une implication de l’endométriose dans certaines formes d’infertilité.

 

Comment savoir si on a de l’endométriose ?

L’une des raisons de la minoration du nombre des femmes atteintes d’endométriose est la difficulté du diagnostic. En effet, à l’origine, on considère que c’est un diagnostic chirurgical : on va rechercher des lésions ectopiques lors d’une intervention abdominale et on va les étudier en laboratoire.

Des critères cliniques viennent aider à poser le diagnostic sans passer forcément par l’intervention chirurgicale.

De plus en plus, l’imagerie permet de faire le diagnostic de façon moins invasive. L’échographie pelvienne et de plus en plus l’IRM permettent d’établir le diagnostic.

Mais un point très important est d’y penser. Devant des symptômes aussi variés, il n’est pas rare de voir des femmes en errance diagnostic pendant des années avant que l’on pense à rechercher cette maladie. Le travail fait par les médecins gynécologues ainsi que les associations de patients, en rendant la maladie plus visible, vont dans le sens d’un meilleur diagnostic de l’endométriose.

 

Quels sont les traitements ?

Les traitements sont aussi variés que les formes de la maladie. On retiendra l’intervention chirurgicale qui consistera à retirer des lésions bien circonscrites et responsables de symptômes importants. Il y a des médicaments hormonaux qui vont tenter de limiter l’évolution de la maladie, notamment les médicaments dits anti-gonadotropes.

Il faut aussi prendre en compte les traitements des conséquences de la maladie. Comme les antalgiques, ou l’assistance médicale à la procréation.

La meilleure connaissance de la maladie permettra de mettre en place des traitements plus efficaces.

 

L’endométriose :  une maladie ancienne qui mérite plus de lumière

L’endométriose est une maladie connue de longue date. Mais son importance reste probablement sous-estimée quand ses conséquences peuvent être lourdes dans la vie des femmes. Le travail des médecins gynécologues et la sensibilisation faite par les associations de patients sont importants pour améliorer la situation. Un point positif est la quantité de travaux médicaux sur le sujet qui laissent à penser que nous saurons donner des meilleures solutions pour les patientes. 

Références :

- Physiopathologie de l'endométriose, EMC Gynécologie, 2017

- Management of endometriosis: CNGOF/HAS clinical practice guidelines, Journal of Gynecology Obstetrics and Human Reproduction, Volume 47, Issue 7, September 2018, Pages 265-274

- Prise en charge de l’infertilité en première intention hors FIV : performances du traitement médical. Performances de la stimulation ovarienne. Performances des inséminations. RPC Endométriose CNGOF-HAS, GYNÉCOLOGIE OBSTÉTRIQUE FERTILITÉ & SÉNOLOGIE, Vol 46 - N° 3, P. 331-337 - mars 2018

 


 

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